Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de l’Est-Francilien
Travail écrit réalisé en vue de la validation de l’UE 28 : Méthode de travail et méthode de recherche
Semestre 8
Année scolaire :2023-2024
Intérêt de la balnéothérapie dans la rééducation des douleurs liées à la coiffe des rotateurs |
Réalisé par : Hanine NASR
Sous la direction de : Benoit VALLEE
Résumé
Abstract
SOMMAIRE
1 Introduction : Situation d’appel : 1
1.2 Fonction de l’articulation de l’épaule : 2
1.3 Fonction de la coiffe des rotateurs : 2
1.4 La douleur : la manifestation la plus courante de l’affection de la CDR : 3
1.5 Etiologies de la douleur de la CDR : 5
1.1.1 La tendinopathie réactive. 7
1.1.2 La dysfonction tendineuse : 7
1.1.3 La tendinopathie dégénérative : 8
1.6 Le diagnostic de la maladie de CDR : 8
1.7 Epidémiologie de l’affection de la CDR : 10
1.8 Les recommandations actuelles de la prise en charge des DCDR : 11
1.9 Définition de la balnéothérapie : 13
1.10 Etat de l’art de la littérature : 14
1.12 Notre Question de travail : 15
2.1 Conformité de la revue : 16
2.2 Critères d’éligibilité PICOts : 16
2.3 Source d’informations : 17
2.4 Stratégie de recherche : 17
2.6 Extraction des données : 19
2.7 Risques de biais et qualité méthodologique des études : 19
Sommaire des figures
Figure 1: Continuum pathologique de COOK. 7
a
Sommaire des tableaux
Tableau 1: Mots clés et leurs Traductions. 18
Tableau 2: Bases de Données et équations de recherche. 18
LISTE DES ABBRÉVIATIONS
TMS : troubles musculosquelettiques
CDR : coiffe des rotateurs
DCDR : douleurs liées à la coiffe des rotateurs
AVQ : activités de vie quotidiennes
ROM : amplitude de mouvement
IASP : association internationale pour l’étude de la douleur
SSMP : procédure des modifications des symptômes
AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens
InVS : institut de veille sanitaire
CNAMTS : caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés
UEMS : union européenne des médecins spécialistes
PRISMA: Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-analysis
1 Introduction : Situation d’appel :
L’épaule est une articulation importante du membre supérieur(1). Elle offre des mouvements dans tous les secteurs de mobilité. Les pathologies de l’épaule de nos jours sont des affections de plus en plus courantes. Elles sont estimées comme le troisième motif de consultation le plus fréquent des troubles musculosquelettiques (TMS) en soins primaires(2). Il est important de noter que le pronostic des individus présentant une douleur à l’articulation de l’épaule est désormais très variable d’un individu à un autre.
Lors de notre pratique professionnelle antérieure ainsi que nos stages et notre clinicat de l’année précédente, nous avons pu observer et prendre en charge des patients ayant des douleurs dans l’articulation de l’épaule, notamment des douleurs liées à la coiffe des rotateurs (DCDR). Le diagnostic de cette pathologie était souvent assez vaste et personne ne peut trancher concernant une cause structurelle réelle, ce sont plutôt plusieurs causes, structurelles et non, qui sont à l’origine de ces douleurs(3–7). Nous nous sommes posé la question sur les conduites thérapeutiques actuelles qui visent à améliorer les douleurs de la coiffe des rotateurs CDR. Nos tuteurs de stages recommandent la balnéothérapie comme un moyen de soulagement de la douleur. Nous avons décidé d’étudier les effets de cette conduite thérapeutique. De nos jours, l’utilisation de la balnéothérapie est encore répandue et on trouve beaucoup de centres de rééducations qui sont équipés de ce moyen. Nous nous sommes posé la question par rapport à l’utilité ou non de ce moyen dans la rééducation des DCDR, que ce soient les douleurs aigues ou les douleurs chroniques, et s’il est efficace, alors pourquoi et comment ça joue sur la qualité de vie du patient.
La littérature de nos jours suggère beaucoup de progrès dans la prise en charge des DCDR. Nous nous sommes approfondis dans la littérature concernant le diagnostic de l’épaule. Des auteurs spécialistes dans les affections de l’épaule(4,6,7) ont attribué des désignations pour faire référence aux DCDR. Cependant, on trouve dans la littérature des appellations qui font signe à une cause structurelle, ou à l’idée que la douleur de l’épaule résulte d’un conflit sous acromial(8–10) alors que cette appellation n’est qu’une hypothèse rejetée il ya un bon moment, à la suite de l’avancée des recherches cliniques et des techniques de dépistages radiologiques. Aujourd’hui, il s’est avéré pas possible de parler de conflit de l’épaule(11), car réellement il n’existait pas. En effet, des désignations témoignent de l’affection de l’épaule d’une façon générale sans faire référence à sa cause structurelle ou non structurelle.
COOK explique dans son étude menée en 2008 pourquoi il n’est plus possible de parler d’un conflit sous acromial(12), et propose les appellations suivantes : syndrome de douleurs sous acromiales, affection de la coiffe des rotateurs, douleurs de l’épaule liées à la coiffe des rotateurs. Dans notre revue systématique de littérature, nous allons choisir le terme DCDR. En effet, cette appellation ne fait pas référence à une structure précise de la CDR, et ne donne pas un signe de différenciation structurelle dans l’articulation de l’épaule et ceci est complètement compatible avec les actualités des recommandations dans le domaine de l’affection de l’épaule.
1.1 Introduction :
Pour mieux comprendre le fonctionnement du complexe de l’épaule, un rappel anatomique est désormais indispensable, nous proposons le rappel anatomique(1) et biomécanique(13) de l’articulation de l’épaule respectivement dans l’annexe 1 et 2 consultables dans la partie Annexe.
1.2 Fonction de l’articulation de l’épaule :
L’épaule est une structure articulaire complexe située dans la partie supérieure du corps qui permet une grande variété de mouvements(14) grâce à ses différents articulations. Ces articulations comprennent : l’articulation glénohumérale, l’articulation acromio-claviculaire, l’articulation sterno-claviculaire, et l’articulation scapulo-thoracique. Chacune de ces articulations joue un rôle spécifique dans le fonctionnement global de l’épaule. Les caractéristiques anatomiques des surfaces osseuses qui se joignent déterminent les degrés de liberté associés à chaque mouvement.
L’articulation glénohumérale(15,16) est largement considérée comme l’articulation clé de l’épaule. Il s’agit d’une articulation en forme de rotule qui offre la plus grande amplitude de mouvement de tout le corps humain. Elle permet des mouvements tels que la flexion, l’extension, l’abduction, l’adduction ainsi que les rotations internes et externes. L’omoplate, quant à elle, joue un rôle central en tant que structure osseuse où tous les muscles interagissent. Lorsqu’il s’agit de soutenir le complexe de l’épaule, deux groupes musculaires jouent un rôle essentiel ; la CDR et les muscles de la ceinture scapulaire.
Le complexe de l’épaule est essentiel pour le fonctionnement du bras et de la main, permettant à l’homme d’effectuer des mouvements complexes et précis. La dextérité de la main humaine est un trait distinctif qui nous différencie de nombreux autres mammifères. L’épaule est responsable de fournir une amplitude de mouvement active adéquate dans toutes les directions ce qui est nécessaire pour réaliser les activités de la vie quotidiennes AVQ telles que se nourrir, s’habiller, travailler et pratiquer des activités sportives(17–20). Cependant, en raison de son rôle multifonctionnel et de sa grande mobilité, l’épaule est sujette à de nombreuses pathologies qui peuvent affecter sa fonction et par la suite la qualité de vie.
1.3 Fonction de la coiffe des rotateurs :
Les muscles de la région de la CDR(15) comprennent le sus-épineux, le sous-épineux, le petit rond et le sous scapulaire. Le reste des muscles de l’épaule forme la ceinture scapulaire. Les muscles de la CDR(5,20) jouent un rôle important en fournissant un soutien structurel essentiel à l’articulation glénohumérale. Ils contribuent à maintenir la tête humérale solidement positionnée en s’articulant avec l’omoplate dans la cavité glénoïde. En général, les muscles et les tendons de la CDR sont couramment sollicités de manière synchronisée pour assurer un bon positionnement dynamique de la tête humérale dans la cavité glénoïde lors des mouvements. Des muscles comme le sus épineux et le sous épineux sont plus activement engagés lors de la flexion plutôt que lors de l’extension de l’épaule. Cela contribue à réduire le risque e glissement postérieur de la tête humérale au cours de l’extension.
Ainsi, les muscles de la CDR(21) se contractent d’une façon simultanée pour appliquer une compression globale sur l’articulation de l’épaule, tout en jouant le rôle stabilisateur. Il est évident de mentionner que l’idée que le sus épineux initie l’abduction de l’épaule peut être fausse(22) En effet, pour qu’un muscle agisse en tant qu’initiateur de mouvement, il faut qu’il s’active avant que d’autres muscles bougent dans cette articulation et avant que l’acte se produise. Dans notre cas, un ensemble de groupe musculaire de la CDR s’active en même temps pour déclencher l’abduction.
La même idée s’applique pour les autres secteurs de mobilité(14) d’une façon globale, la co-contraction des muscles de la CDR dépend des facteurs biomécaniques liées à la taille et à la longueur des muscles, à l’angle des articulations, à la force musculaire, à la gravité etc. Et pour ces raisons, l’analyse de la mobilité de l’épaule est difficile. La douleur de l’épaule aujourd’hui représente un des TMS qui commence à avoir une grandeur dans notre société. Ce problème musculosquelettique est vivement énorme en soins primaires(2). Par la suite, nous proposons une définition de la douleur de l’épaule :
1.1 La douleur : la manifestation la plus courante de l’affection de la CDR :
Des nombreux termes spécialisés appartenant au domaine de la douleur ont été établies dans la littérature. La lexique concernant la douleur de l’association internationale pour l’étude de la douleur l’IASP a été publiée pour la première fois en 1979(23). D’après l’IASP, la définition de la douleur a été considérablement étudiée et son utilité évaluée tout en tenant compte des nouvelles connaissances sur les aspects cliniques et scientifiques fondamentaux de la douleur. La nouvelle définition de la douleur englobe l’ancienne définition « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ». à cette ancienne définition s’ajoute six notes clés et de l’étymologie du mot « douleur » pour une valeur encore plus précieuse. La douleur(23,24) est toujours « une expérience personnelle née à des degrés divers avec des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux ». les nouvelles notes de l’IASP sont :
- « La douleur et la nociception sont des phénomènes différents. La douleur ne peut être déduite uniquement de l’activité des neurones sensoriels ».
- « A travers leurs expériences de vie, les individus apprennent le concept de la douleur ».
- « Le rapport d’une personne sur une expérience de douleur doit être respecté ».
« Bien que la douleur joue généralement un rôle d’adaptation, elle peut avoir des effets négatifs sur le fonctionnement et le bien-être social et psychologique ».
- « La description verbale n’est qu’un des nombreux comportements permettant d’exprimer la douleur ; l’incapacité à communiquer n’exclut pas la possibilité qu’un être humain ou un animal non humain éprouve la douleur ».
La définition de la douleur (24–26) a été révisée par l’IASP en réponse à des nombreuses critiques, celles de Anand et Craig, Williams, Cohen et Coll. La douleur est une émotion subjective unique qui varie d’une personne à une autre. Chaque personne étudie le concept douleur à partir de son témoignage lié à des blessures depuis le début de sa vie. La cause de la douleur peut avoir un effet notoire sur les tissus. Par conséquent, la douleur est un vécu toujours pénible et déplaisant.
L’expérience de la douleur n’est toujours pas liée à une cause tissulaire, parfois, elle peut être repérée à la suite de beaucoup de facteurs psychologiques(23). Dans ce cas, la sensation d’avoir mal à cause d’un événement psychologique (angoisse, dépression, deuil) n’est pas semblable avec celle à cause d’une blessure structurelle. Dans cette revue, nous avons décidé de travailler sur les deux variables douleur et qualité de vie car nous sommes conscients par rapport aux liens entre ces deux derniers et à quel point l’un pourra influencer le degré de gravité de l’autre.
La douleur dans le cadre de l’affection de la CDR peut être causée par différents composants tels que les tendons, les bourses, les ligaments et les muscles(27). Le seuil de la douleur à l’épaule varie d’une personne à une autre et selon ses circonstances. La fonction de l’épaule peut être altérée par la douleur, par une anomalie structurelle ou par l’appréhension : la peur de la douleur. Ceci signifie que l’anticipation de la peur de la douleur aussi, affecte le comportement du patient ou la fonction neuromusculaire de l’épaule. Pour identifier le trajet et la localisation de la douleur de la CDR, un examen clinique systématique sera le fondement et la base essentielle pour l’évaluation d’un patient avec des DCDR. Les tests cliniques, même s’ils reproduisent la douleur, de nos jours deviennent deplus en plus moins suffisants pour diagnostiquer d’une façon précise l’atteinte de l’épaule. Une douleur non mécanique, constante et progressive fait partie des drapeaux rouges à rechercher lors de l’examen clinique afin d’éliminer les graves affections. La principale plainte de la douleur à l’épaule(28) prend souvent un trajet latéral. Elle s’aggrave avec le mouvement. Le patient décrit un trajet sous la forme d’un arc douloureux. Souvent, cet arc douloureux apparait à la suite d’un évènement traumatisant récent ou un effort excessif important. La fonction de l’épaule est considérablement altérée. Les patients avec une activité quotidienne répétée sollicitant l’épaule souffrent d’une présentation chronique de cette douleur. Les étiologies et les causes sous-jacentes sont multifactorielles. Le paterne symptôme caractérisé par la douleur est accompagné par une limitation du mouvement, notamment en abduction, en rotation externe et également en adduction horizontale(29).
1.2 Étiologies de la douleur de la CDR :
L’affection de la CDR(5,7,30,31) fait appel à beaucoup de présentations cliniques complexes de la douleur à l’épaule et un dysfonctionnement accompagné des symptômes résultants d’un certains nombres de pathologies associées à l’articulation de l’épaule. Avec des tissus mous occupant l’espace sous acromial, en particulier les tendons de la CDR et la bourse sous acromiale. Cette affection, comme nous avons évoqué précédemment, a été décrite récemment par plusieurs termes : syndrome de douleurs sous-acromiales, DCDR. Ces appellations décrivent le débat historique concernant les mécanismes et les hypothèses quant aux tissus impliqués dans la tendinopathie de la CDR ainsi que l’orientation de l’opinion scientifique concernant la pathogenèse des troubles tendineux. Jeremy Lewis et al(5,7,31), ont montré que, « dans un travail à des exigences physiques et impliquant des postures répétitives », que la tendinopathie de l’épaule est l’affection la plus répandue. Il existe des nombreux facteurs extrinsèques et intrinsèques qui peuvent contribuer au développement de la tendinopathie de la CDR.
En 1972(32) Neer a soutenu l’idée que la majorité des pathologies de la CDR était causée par l’irritation de l’acromion sus-jacent. Il a mis ceci une condition pour avoir le syndrome sous-acromial et recommande par la suite le traitement chirurgical en cas d’échec des soins non chirurgicaux. La classification de Bgliani, concernant la morphologie acromiale revêt une certaine importance historique en tant que premier dispositif qui a classé la morphologie acromiale.
Bigliani et al(33), en 1986 ont décrit trois types de morphologies distincts (type 1 plat, type 2 incurvé, type 3 crochu) après plusieurs prises de radiographies. Aucune autre façon a été suggérée pour définir plus précisément les trois différents types de morphologies. Mais la limite de la classification de Bigliani c’est que sa fiabilité inter-observateur était moyenne à faible. Les recommandations actuelles encouragent d’avantages, d’abandonner l’utilisation du terme « conflit sous acromial ». Malgré le progrès de la recherche scientifique et les découvertes antérieures, l’étiologie du syndrome de la CDR reste une énigme. Différentes hypothèses ont été proposées pour décrire cette pathogenèse incompréhensible mais aucune explication claire n’a encore été accordée. également comme la douleur ressentie par les personnes atteintes de cette affection(8,9,31).
Le terme DCDR est un terme collectif et commun qui ne se réfère pas à une étiologie précise, est utilisé de nos jours pour décrire la pathologie de la CDR et la douleur qui découle des tendons. La pathogenèse est multifactorielle et peut être divisée en deux sortes de causes ; causes intrinsèques et causes extrinsèques(7) ; La tendinopathie intrinsèque est définie comme une maladie tendineuse qui a pour origine l’intérieur du tendon en raison d’un excès d’utilisation ou une charge inappropriée y compris la compression. Elle se caractérise par l’apparition des modifications dans le collagène, les protéoglycanes, et dans la vascularité des cellules. Également, il existe des modifications dégénératives dans les tendons de la CDR incluant la diminution de l’épaisseur des tendons. Une augmentation du collagène type 3 a été observée dans la CDR douloureuse, ceci peut affaiblir le degré de la résistance du tissu tendineux. L’accumulation des particules d’amyloïdes témoigne d’un changement non réversible dans la CDR. Lorsque la résistance maximale tendineuse est dépassée, la surutilisation engendre des douleurs, une faiblesse et un dommage structurel. L’activité réduite de la CDR peut entrainer une migration supérieure de la tête de l’humérus et une usure de la bourse sous acromiale, ceci augmente les contraintes sur le ligament coraco-acromial et l’acromion. Par conséquent, les atteintes du ligament coraco-acromial et l’acromion peuvent être un phénomène occasionnel extrinsèque(7). Deplus, une omoplate prolongée et une faiblesse des muscles scapulaires, une charge physique importante, le tabagisme, les infections, et des facteurs génétiques ont également été impliqués dans la production des DCDR. La combinaison des conceptions intrinsèques et extrinsèques est toujours en faveur de l’apparition de l’affection de la CDR.
COOK a introduit un modèle dit « continuum » pour expliquer ce qui se passe réellement au cours de la tendinopathie(6). La pathologie de la tendinopathie a été décrite avant comme une guérison dégénérative ou incomplète. Aucun de ces termes n’explique pleinement la variété de la présentation. COOK et al, proposent une mise en place d’un traitement qui pourrait améliorer les résultats pour les personnes atteintes de tendinopathie en générale, Jeremy Lewis(3) a appliqué ce modèle sur la tendinopathie de la CDR et a validé par la suite son intérêt dans le cadre des affections de la CDR. En effet, COOK propose qu’il existe un modèle continuum(3) de pathologie tendineuse qui comporte 3 étapes ; la tendinopathie réactive, la dysfonction tendineuse ou échec de cicatrisation, et la tendinopathie dégénérative (figure 1). Ce modèle est décrit pour « des raisons de commodité » en trois étapes distinctes. Cependant, comme il s’agit d’un continuum, il existe une continuité entre les étapes :
Figure 1: Continuum pathologique de COOK
Selon COOK, additionner ou soustraire une charge est le stimulus provocateur qui fait avancer ou reculer le tendon le long du continuum, et plus en particulier, aux deux premiers stades. Ce modèle suggère la réduction de la charge, pour permettre au tendon de revenir à un niveau antérieur de structure et de capacité au sein du continuum.
Elle est observée cliniquement dans un tendon en surcharge importante, habituellement chez un patient jeune. Les tendons soumis d’une manière continue à des faibles charges peuvent être vulnérables à ce stade s’ils s’exposent davantage à une augmentation modérée de charge. Ceci peut avoir lieu lors d’un choc direct sur le tendon.
Elle se passe dans des tendons surchargés chroniquement chez les jeunes. Elle peut également apparaitre chez une large tranche d’âges et d’environnements de charges différentes. Ce stade ne se manifeste pas facilement sur le plan clinique : tendons épais avec des changements plus localisés dans une zone du tendon. Cette étape est mieux confirmée lorsque l’imagerie détecte certains changements avec ou sans augmentation de la vascularisation.
1.1.3 La tendinopathie dégénérative :
Elle arrive souvent chez la personne âgée et chez un sportif plus jeune exposé à un excès de charge tendineuse chronique. Plusieurs zones nodulaires focales avec ou sans épaicissement général. Les personnes ont souvent vécu des épisodes répétés de douleurs tendineuses. Ces douleurs disparaissent souvent mais reviennent à condition que la charge tendineuse change.
Le modèle de continuum proposé par COOK(6) en 2009 a visé trois objectifs :
- « Exprimer la capacité variée des tendons pathologiques à récupérer leur structure d’origine ».
- « Discuter les facteurs structurels qui limitent la récupération de la fonction normale sans douleur ».
- « Proposer des interventions adaptées au stade de pathologie ».
En 2016, COOK(34) s’est interrogée sur l’utilité du continuum dans la pratique clinique. Elle a publié une version dite revisitée du modèle continuum, cette version revisitée met l’accent sur la relation entre la structure, la douleur et la fonction. L’objectif était que le modèle continuum, malgré sa complexité, puisse aider à orienter les traitements ciblés et par la suite améliorer les résultats cliniques pour les patients.
1.3 Le diagnostic de la maladie de CDR :
Comme la plupart des problèmes de santé, le diagnostic de l’affection de la DCDR(9,11,30) est basé sur une anamnèse détaillée et un examen physique. Dans la pratique clinique antérieure, cet examen visait à identifier un diagnostic patho-anatomique spécifique. Or, de nos jours, il s’est avéré que les tests de l’examen physique de l’épaule manquent de précision et ne sont pas capables de faire la différenciation structurelle anatomique de l’articulation de l’épaule ; Cadogan(11) a expliqué la faible précision des tests cliniques en se référant à la relation anatomique et fonctionnelle complexe des structures extra et intra articulaires de l’épaule. En effet, les structures de l’épaule sont inséparables au cours de l’examen clinique. Ceci rend les manifestations cliniques de l’affection de ces structures similaires même si les examens d’imagerie radiologique sont disponibles.
L’histoire de la maladie(9) apparait avec des plaintes des douleurs à l’épaule provoquées par un évènement déclencheur sur une période de vie. la douleur est localisée en avant et en dehors de l’acromion et allant fréquemment vers la face latérale du milieu du bras. La douleur est plus ressentie la nuit et s’aggrave en position latérale avec le bras en dessus de la tête. Les activités quotidiennes provoquent la douleur et en raison de cette souffrance parfois l’épaule s’adapte en limitant ses degrés de liberté.
Cadogan(11) propose un examen physique de l’articulation acromio-claviculaire qui est le même opté pour la CDR. Elle a identifié des nouvelles spécificités, inspirées depuis ses réflexions et sa pratique clinique, utiles pour décrire la douleur. En effet, en soins primaires, pour pouvoir diagnostiquer d’une façon précise une source prédominante de douleur dans l’articulation de l’épaule, cinq variables diagnostiques doivent de réunir ; le mécanisme répétitif de l’apparition de la douleur, l’absence de la douleur sous le coude, l’épaicissement ou l’œdème de l’articulation acromio-claviculaire, l’absence de la douleur provoquée lors du mouvement passif en élévation (90°) et cinquièmement absence de douleur en rotation externe de la glénohumérale (en élévation 90°). Un résultat positif de ces cinq variables cliniques, comme Cadogan les a nommées, était plus précis (à 80% des cas) pour confirmer que l’articulation acromio-claviculaire est la source d’origine des douleurs.
La réalité clinique(31,35) a prouvé le fort besoin d’une nouvelle méthode de diagnostic qui tient obligatoirement compte de l’évaluation clinique. En raison des difficultés à établir un diagnostic structurel précis, la recherche a été axée sur les tissus symptomatiques de l’épaule. Par la suite, des méthodes d’évaluations ont été suggérées. Ces méthodes ne rejettent pas les méthodes traditionnelles d’évaluation de l’épaule, mais reconnaissent leur incapacité à établir un diagnostic définitif en raison de leur faible spécificité. Les faibles spécificités confirment la capacité médiocre des tests cliniques dans le processus décisionnel clinique et dans la gestion des DCDR.
Des méthodes d’essais proposées par Lewis(35,36) dites « procédures des modifications des symptômes » SSMP. Cette proposition admet l’utilisation des mouvements tests ou des tests orthopédiques spéciales comme procédures qui provoquent la douleur ou les symptômes. Ces procédures doivent être utilisées pendant l’évaluation clinique en combinaison avec d’autres mouvements physiques identifiés par le patient et qui reproduisent leur douleur. Une fois le mouvement qui reproduit les symptômes a été identifié, la procédure de modification des symptômes est appliquée. Les SSMP sont une série de quatre techniques mécaniques qui sont appliquées pendant que le patient effectue l’activité ou le mouvement qui reproduit d’une manière rapprochée, les symptômes éprouvés par le patient. La raison pour laquelle ces procédures peuvent réduire les symptômes n’est pas encore connue mais elles pourraient être due à des tissus mous ou à un déplacement articulaire, un changement au niveau du contrôle moteur sensoriel ou à une neuromodulation. Des techniques supplémentaires peuvent être ajoutées aux SSMP. L’ordre des essais peut être modifié. Le raisonnement clinique va par la suite se baser sur la réponse à l’ensemble des techniques. Il est important de noter que les SSMP de nos jours dépendent fortement de l’évaluateur et ses habitudes de dépistages diagnostiques lors des bilans, et il est habituellement possible de trouver des différences entre chaque application des SSMP.
1.4 Epidémiologie de l’affection de la CDR :
En décembre 2022, une mise à jour de l’épidémie de l’affection de la CDR(2) a confirmé qu’une proportion importante à travers le monde souffriront des douleurs à l’épaule quotidiennement annuellement et tout au long de la vie. Après la lombalgie et la douleur au genou, la douleur de l’épaule se considère comme le troisième motif de consultation musculosquelettique le plus fréquent en soins primaires. Il convient de noter que le pronostic des patients présentant des DCDR se change énormément d’un individu à un autre. Certains peuvent bénéficier d’un soulagement rapide et complet des symptômes, tandis que d’autres peuvent faire face à une douleur persistante et chronique. La majorité des études publiées entre l’année 1991 et l’année 2020 qui recensent les taux de prévalences et/ou d’incidences de l’apparition des douleurs de l’épaule sur la population suggèrent un taux d’incidence annuel qui varie entre 7.7 à 62 pour 1000 personnes/an (médiane 37.8 pour 1000 personnes par an). La prévalence dans les soins primaires(37) varie de 1,01 à 4,84% (médiane 2,36%). Les femmes(37) sont plus susceptibles de signaler des douleurs à l’épaule que les hommes, et les études menées dans les pays à revenus élevés produisent des estimations de prévalence plus élevées que celles dans des pays à faibles revenus.
Une revue systématique publiée en janvier 2023 sur la fréquence des TMS liés au travail chez les professionnels de la santé a examiné un large éventail de pays provenant de différents continents(38), les résultats de cette revue indiquent un nombre de six professions de santé sont exposées à des activités quotidiennes pouvant causer des TMS. L’épaule est parmi les quatre zones communes (cou, bas du dos, épaule et poignet) qui sont fortement exposées. Les métiers ou l’épaule est plus exposé sont les dentistes et les chirurgiens qui ont montré la prévalence la plus élevée, de 55.1% et 39.4% respectivement. Pour les masseurs kinésithérapeutes, les infirmiers et les sages femmes, les taux moyens se situent entre 15.7% et 31.3%. la forte exposition aux TMS est directement liée à leur pratique qui nécessite des taches variées et une charge physique élevée en plus des postures inconfortables répétées et souvent statiques comme chez les chirurgiens et les masseur-kinésithérapeutes. Quelle que soit la zone touchée, les masseur-kinésithérapeutes avaient une prévalence moyenne d’apparition des TMS de 55%.
En France(38–42) à l’exception de l’étude de la CNAMTS sur le parcours de soin, aucune enquête de pratique française n’a été identifiée concernant la prise en charge des DCDR et aucune donnée épidémiologique de la population française n’a été identifiée concernant leur prévalence et leur incidence. Néanmoins, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a mis en place un programme de surveillance épidémiologique des TMS. Pour rappel, les TMS concernent l’ensemble des tissus et rassemblent différentes pathologies qui affectent l’appareil locomoteur : muscles, tendons, squelettes, cartilages, les bourses séreuses, les capsules articulaires, les nerfs, les ligaments et même le système vasculaire. Ce programme concerne essentiellement la population active, c’est-à-dire, les travailleurs fortement exposés. L’enquête a montré une prévalence élevée des TMS parmi les salariés : au moins un des principaux TMS du membre supérieur, comme l’arthrose ou la tendinopathie a été diagnostiqué chez 15% des femmes et 11% des hommes. L’échantillon comprenait de 3710 salariés, âgés de 20 à 59 ans avec une prévalence plus importante des DCDR.
1.5 Les recommandations actuelles de la prise en charge des DCDR :
Les plaintes à l’épaule(43) sont généralement traitées d’une façon conservatrice selon des récentes recommandations. le traitement conservateur initial peut contenir des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens AINS. Lorsque cela est indiqué, des injections locales de corticostéroïdes s’impliquent. Pour les AINS, il existe des preuves de niveau faible à modéré concernant leur efficacité dans le traitement des DCDR. Les anti-inflammatoires oraux sont efficaces pour réduire la douleur à court terme mais ne fonctionnent pas en termes de récupération de la fonction de l’épaule.
Le modèle continuum de COOK(3,6,12) intègre d’une façon particulière l’exercice, et plus précisément l’exercice excentrique. Il a été montré qu’il influence à la fois à la structure du tendon et la douleur. En effet, le travail excentrique augmente la production du collagène dans le cas du tendon anormale. Ceci n’est pas le cas dans un tendon normal, il améliore également la structure du tendon à court et à long terme. Il est également un traitement efficace contre la douleur jusqu’à quatre à six semaines et par la suite efficace aussi pour le retour à l’activité. De plus, l’exercice renforce l’activité cellulaire et contribue à la reconstruction de la matrice.
Pour réduire la douleur(3,44,45), une bonne solution pourra être la gestion de la charge appliquée sur le tendon. En effet, pour maintenir une santé et une fonction optimale, les tendons ont besoin d’une stimulation mécanique continue et adaptée à ses capacités. Un tendon sous-chargé chronique dans une population sédentaire peut entrainer une dégénérescence et des déchirures asymptomatiques qui peuvent s’aggraver avec l’âge. Donc l’entretien de la CDR implique le maintien d’une activité physique avec une augmentation contrôlée progressive et adéquate de la charge tendineuse, ceci pourra optimiser son rendement.
Des compléments à la thérapie par l’exercice(46) peuvent parfois être nécessaires comme un soutien dans la mesure de traiter la douleur et surtout dans le cas d’une progression clinique décevante. Les compléments peuvent se classer comme agents électro physiques, médicaments, thérapies injectables, traitements passifs, et traitements chirurgicaux. La combinaison des enveloppes de glace(46) avec l’exercice isométrique peut cibler des différentes structures ou mécanismes de la douleur et par la suite donner des résultats cliniques plus significatifs qu’un traitement non combiné (glace seule ou travail isométrique seul). D’autres combinaisons de traitement existent dans la littérature(12,29,47,48). En effet, il existe des preuves contradictoires dans la littérature(49) concernant l’utilisation de la thérapie manuelle. D’autres thérapies ont également été décrites tel que les thérapies par injection de prolo thérapie, les plaquettes riches en plasma PRP ainsi que les thérapies à base des cellules souches mésenchymateuses. Ces thérapies injectables peuvent avoir une grande efficacité à moyen terme mais, cette grande efficacité ne peut pas être confirmée vue le manque d’études approfondies concernant leur balance bénéfice/risque. Ces injections ne doivent toujours pas être utilisées comme alternative à une bonne réadaptation basée sur la charge. Également, des interventions d’éducations thérapeutiques peuvent être menées dans le cadre des DCDR. Il s’agit de fournir au patient des informations claires concernant le mécanisme de sa maladie ; (Par exemple, proposer une formation sur l’anatomie et la fonction de l’épaule, la science fondamentale de la douleur). Les conduites à tenir devant sa symptomatologie et des conseils à appliquer peuvent être proposés ; gestion de sa douleur, des modifications nécessaires de son activité pour faire face à ses gênes ; augmenter ou diminuer sa charge.
Lewis(5,45,50) propose un programme de SSMP pour atténuer les symptômes durant les mouvements. Il s’agit des séries de tests cliniques réalisées dans trois domaines clés ; la technique du doigt sur le sternum, les procédures de facilitations scapulaires, et les procédures de la tête humérale. Si une de ces techniques réduit la douleur, alors celle-ci sera utilisée et intégrée dans les AVQ. Des techniques de neuromodulation de la douleur peuvent faire preuve d’efficacité. En effet le contrôle moteur permet d’examiner l’influence des différentes corrections pour soulager les symptômes lors des mouvements du membre supérieur. De plus, des exercices de contrôle moteur progressifs lors de l’élévation du bras peuvent aider à atteindre l’exécution du mouvement sans la douleur, à travers une séquence de recyclage en fonction de la résistance appliquée à l’épaule. Ce type de travail conduit à intégrer le mouvement souhaité sans douleur dans les AVQ et dans les activités sportives. Le nombre des séries de répétitions varie d’une à trois séries de 10 à 30 répétitions. Donc le traitement des DCDR repose sur une prise en charge globale centrée sur le patient, sa situation et ses symptômes. Il existe une variété des outils rééducatifs pour cette prise en charge. Cependant, les DCDR posent toujours un problème de santé surtout par ses conséquences sur la vie quotidienne des patients atteints et le degré de handicap qu’il est responsable. Ce constat témoigne de la nécessité d’améliorer la rééducation de l’épaule et d’envisager d’une façon permanente d’autres pistes. Dans cette revue, Nous nous sommes intéressés à la balnéothérapie qui nous semble une piste, bien qu’elle ne soit pas une nouvelle approche, à explorer et à conclure quels effets procure dans le cadre des DCDR.
1.6 Définition de la balnéothérapie :
Aux recommandations actuelles de la prise en charge fréquemment suggérées dans la médecine classique de nos jours et même depuis l’antiquité, s’ajoute le bain dans l’eau ou la Balnéothérapie(51). L’eau est un moyen de clarification et d’épuration vital. Le besoin et l’utilité de l’eau sont dissemblables ; médicales, sociales religieuses, esthétiques et ludiques. Des fouilles archéologiques indiquent que 2000 avant J.C des aménagements de bains sont déjà établis. D’autres chercheurs remontent la plus ancienne utilisation enregistrée de la thérapie de bain à l’Égypte ancienne(52) où la famille royale baigne dans des grandes piscines chaudes d’eau mélangée à des huiles et des fleurs. Il existe des croyances que les Égyptiens ont compris la valeur inhérente médicinale de l’eau comme agent de guérison.
La balnéothérapie(53) est utilisée comme remède contre beaucoup de maladies. A l’époque de Hippocrate, le bain était considéré comme pas simplement une mesure d’hygiène, mais aussi dans le traitement de beaucoup d’affections, notamment, les affections musculosquelettiques. Les romains ont utilisé l’eau pour le traitement thérapeutique des blessures en orthopédie. Après l’ère romaine, les bains ont été découvertes au 16 -ème siècle. Depuis cette époque, la thérapie de spa a été pratiquée en permanence dans la gestion des TMS.
Le terme balnéothérapie(54) vient du mot latin « balneum » ou bain. Le terme est conventionnellement utilisé pour les bains dans l’eau thermale ou minérale. L’eau (eau thermale, eau de mer, ou eau de robinet) est généralement utilisée à partir d’une température d’environ 34° Celsius. La force hydrostatique entraine un confort et une atténuation de la douleur en réduisant la charge ; l’eau minimise les conséquences de la gravité sur les articulations. L’efficacité de l’eau dans la prise en charge des symptômes comme la douleur fait l’objet de nombreux débats. Certains auteurs attribuent les effets aux changements biomécaniques, comme le déchargement des articulations, la relaxation, l’augmentation de la fonction musculaire et l’amélioration de l’état général. La balnéothérapie n’est pas intégralement reconnue comme une médecine à part entière, ainsi cette sphère n’est pas représentée au sein de l’Union européenne des médecins spécialistes UEMS. Toutefois, au sein de la branche dédiée à la réadaptation, un cadre de travail sur la balnéothérapie a été établi. Le fondement d’une sous-section a été refusé par la comité exécutive de l’UEMS. D’autre part, et dans nombreux pays européens et non européens on trouve des spécialités indépendantes (Turquie, Italie) de balnéothérapie ou compétentes (Allemagne, Portugal France). Dans certains pays européens (Pologne, Slovaquie et Romanie) la balnéologie est incluse dans la spécialité de médecine physique et réadaptation. Il existe des facteurs qui accentuent l’emploi de la balnéothérapie dans un pays comme les traditions régionales et les systèmes de santé, en particulier le taux de remboursement par les assurances maladie.
Dans notre revue, nous privilégions le terme balnéothérapie(54) pour les bains à usage thérapeutique rééducatif. Gutenbrunner et al(54) ont défini les particularités de l’eau; elle peut contenir des minéraux. Gutenbrunner et al affirment que les termes balnéothérapie, hydrothérapie, et spa thérapie sont fréquemment confondus. En effet, la signification de ces mots dépend des pays et de chaque culture. Cependant, on peut les distinguer légèrement ; la balnéothérapie implique l’utilisation de l’eau minérale provenant des sources naturelles, mais peut être définie avec l’ajout des gaz naturels, des pléoides et d’autres remèdes traditionnels. L’hydrothérapie utilise l’eau de robinet. Le spa thérapie englobe habituellement les deux précédents termes associés à des massages, des exercices de rééducation en immersion, ou encore, des exercices aquatiques. Notre Revue englobe tous les articles qui utilisent les termes de spa thérapie à des fins rééducatifs pour la CDR. La rééducation dans l’eau porte plusieurs noms tel que exercices aquatiques, exercices sous-marins, et physiothérapie aquatique.
La balnéothérapie(55) représente une modalité de traitement centrale qui désigne l’immersion dans l’eau (34° à 38°). Elle peut être accompagnée, ou non, d’autres interventions comme l’application de boues, l’inhalation d’eau minérale, et certaines variantes hydrothérapeutiques, comme les jets de pressions sous l’eau, et des mobilisations en immersion. Ces modalités peuvent varier d’un pays à un autre. En France, la balnéologie, la médecine thermale l’hydrologie médicale et la climatologie sont des parties pertinentes du système de santé et l’assurance maladie rembourse au moins un traitement en station-santé.
1.7 Etat de l’art de la littérature :
Beaucoup de travaux scientifiques et des études cliniques(51,53,56) ont été menés de nos jours, sur les mécanismes physiologiques de la balnéothérapie et sur la validité de celle-ci. Certains revues systématiques sont disponibles, la plupart d’entre elles parlent de l’effet sur l’arthrose(57) et sur les maladies rhumatismales(56,58). Les conclusions sont en faveur de la balnéothérapie. Mais en raison de la grande variété des interventions, les résultats sont peu concluants. Pareil pour la rentabilité de cette thérapie. Nous nous sommes posé la question par rapport à l’intérêt possible de la balnéothérapie concernant les DCDR. Au moment de la rédaction de notre revue, il n’existe pas encore une revue systématique de littérature qui évoque les deux thèmes ensembles ; balnéothérapie et DCDR. Nous avons décidé de mener cette revue à partir de ce principe où s’est coulé notre questionnement et notre idée de problématique. Les études disponibles interprètent beaucoup de critères de jugements comme la douleur aigue ou chronique, l’effet de la balnéothérapie sur la qualité de vie, sur le handicap, sur les facteurs psychosociaux et sur le taux du handicap.
1.8 Ma problématique :
De notre part, nous commençons cette revue de littérature par s’interroger sur s’il existe une combinaison thérapeutique possible entre les DCDR et le traitement par la balnéothérapie, tout en s’inspirant de l’histoire de cette dernière. La littérature nous a fourni des études randomisées sur ce sujet dont l’objectif varie entre étudier la validité de l’outil balnéothérapie ou non dans la prise en charge de l’épaule et s’approfondir au sujet de l’effet de la balnéothérapie sur la douleur à court et à long terme, et également sur la qualité de vie des personnes ayant des DCDR. Dans le cas de la validité de la balnéothérapie, nous allons s’approfondir dans l’effet qui se cache derrière cette validité, et les éventuelles explications des phénomènes qui se coulent de l’application de cet outil dans la prise en charge des DCDR.
L’objectif de notre RSL sera donc : Étudier l’impact de l’utilisation de la balnéothérapie dans la rééducation de la CDR sur la douleur à court et à long terme ainsi que la qualité de vie des patients, et les facteurs pouvant potentialiser l’effet thérapeutique de la balnéothérapie chez les souffrants des DCDR.
1.9 Notre Question de travail :
Notre question de travail sera donc : Quel est l’intérêt de la balnéothérapie dans la rééducation de la DCDR aigue ou chronique, et quels sont ses effets sur les douleurs et la qualité de vie des patients suivants ce traitement ?
2 Matériel et méthode :
2.1 Conformité de la revue :
Pour répondre à notre question de recherche, nous avons opté pour une revue systématique de la littérature élaborée selon les bases de la méthode PRISMA(59) (annexe 4) (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-analysis). Cette norme permet de construire une revue de littérature correspondant à des critères de contrôles objectifs. Notre étape « Matériel et Méthode » sera présentée avec un maximum d’exhaustivité dans sa description pour permettre aux lecteurs de suivre eux-mêmes le déroulement des étapes amenant à la réponse de la question de recherche élaborée dans notre mémoire. Ceci va amener par la suite à comparer les résultats.
2.2 Critères d’éligibilité PICOts :
Afin de structurer notre question de recherche et nos critères d’éligibilité, nous avons utilisé l’outil PICOT :
Population cible : patient adulte, homme ou femme, âgé entre 18 et 80 ans, ayant des DCDR, aigues ou chroniques. Notre population d’intervention ne doit pas avoir subir une intervention chirurgicale antérieure de l’épaule ni ayant une pathologie neurologique ou rhumatismale associée aux DCDR. De plus, notre population d’étude n’intègre pas des patients ayant des antécédents de fracture de l’épaule ou d’instabilités y compris les luxations.
Intervention à l’étude : sont les interventions en balnéothérapie, comme elle est décrite et définie précédemment dans notre RSL. Ces interventions de balnéothérapie peuvent être associées ou non au protocole de rééducation classique de l’épaule. La posologie du traitement en balnéothérapie varie selon l’intervenant et selon la nature de la douleur aigue ou chronique. Également pour la durée de l’immersion dans l’eau. Chaque thérapeute expérimenté fixe ces paramètres tout en tenant compte de l’adaptabilité de son intervention avec la situation. Vu la grande variété d’application de cette thérapie, nous n’avons pas fixé une durée minimale de suivi. En conclusion, nous allons inclure toutes interventions de balnéothérapie qui visent dans le cadre des DCDR à traiter la douleur aigue ou chronique et évaluer la qualité de vie des patients.
Comparaison ou contrôle : le groupe comparateur peut subir toutes autres interventions ; placebo, le traitement classique de rééducation de l’épaule ou même en absence d’un traitement comparateur.
Out-Comes ou Critères de jugement : notre principal critère de jugement sera la douleur, aigue et chronique, évaluée à l’aide des différentes échelles comme l’échelle visuelle analogique EVA ou l’échelle verbale numérique simple. Notre critère de jugement secondaire sera la qualité de vie, évaluée par différents scores tels que le formulaire sf36(60).
Study design ou Schéma d’étude : Nous avons inclus que les essais contrôlés randomisés ECR dans le but d’avoir le meilleur niveau de preuve possible, utile plus tard pour avoir des conclusions solides concernant notre problématique, et avoir également une meilleure présentation de notre schéma d’étude adapté à notre question de recherche.
Il est important de signaler que nous avons opté, à part les critères PICOts pour d’autres critères d’exclusion afin de centraliser notre travail et mettre l’accent sur des caractéristiques de sélection précises comme suivant ; les études devraient se porter sur des personnes humaines, les articles doivent être publiés soit en langue anglaise soit en langue française afin de limiter le risque de la mauvaise compréhension des ECRs. Les rapports non publiés, les résumés de conférences, les études dont les résultats des critères de jugements d’intérêt n’ont pas été mesurés ou rapportés, sont exclus de notre RSL dans le but d’optimiser le maximum possible l’analyse des résultats et les conclusions par la suite.
2.3 Source d’informations :
Nous avons effectué la recherche des essais cliniques à travers les bases de données : PubMed, Physiotherapy Evidence Data base (PEDro) et Cochrane Library. Ces bases de données ont été privilégiées car elles répertorient la majeure partie de la littérature dans le domaine médical. PEDro quant à elle, est une référence dans la recherche en physiothérapie. L’ensemble de nos recherches bibliographiques a été menée sur une période allant de septembre 2023 à décembre 2023. Nous avons contacté les auteurs des ECRs dont l’article n’existe pas en intégralité sur l’une des plateformes décrites précédemment. Nous avons envoyé des mails aux auteurs suivants : Kagan Ozkuk, Chary Valckenaere et Cihan Koc.
2.4 Stratégie de recherche :
Dans un premier temps, nous avons fixé des mots clés qui correspondent à notre sujet. Ensuite, nous avons traduit ces mots clés sur le site Hetop. Dans ce même site nous avons cherché les termes MeSH qui correspondent à nos mots clés. Nous avons associé ces mots clés à l’aide des opérateurs booléens («ET», «OU») et nous avons obtenu des équations de recherches. Au lieu d’utiliser un outil de traduction directe des équations de recherche, nous avons ajusté ces équations aux différentes bases de données exploitées. Le tableau suivant résume synthétiquement les mots clés et leurs traductions :
Tableau 1: Mots clés et leurs Traductions
Mot clé | Traduction |
Balnéothérapie | Balneology/ Balneotherapy |
Hydrothérapie | Hydrotherapy |
Spa thérapie | Spa therapy |
Exercice aquatique / Rééducation | Aquatic exersice / Rehabilitation |
Epaule / coiffe des rotateurs | Shoulder / rotator cuff |
Douleur | Pain |
Le tableau suivant résume notre stratégie de recherche pour chaque base de données et les équations de recherches établies :
Tableau 2: Bases de Données et équations de recherche
Base de données | Equation de recherche |
PubMed
|
|
PEDro
| |
Cochrane
| « Shoulder pain » AND (« Balneotherapy » OR “Hydrotherapy” OR “Spa therapy”) |
2.5 Sélection des études :
La sélection des études a été réalisée par une seule et unique personne. Dans un premier temps, nous avons effectué la recherche en tapant les équations et en appliquant un filtre pour les articles des ECRs dans chaque base de données. Puis, nous avons éliminé les doublons. Ensuite, nous avons retenu uniquement les articles dont le titre comprenait un ou plusieurs mots clés. Puis, nous avons effectué la lecture des titres et des résumés. A l’issue de cette lecture, nous avons éliminé les articles qui ne respectaient pas nos critères PICOts. Après lecture des articles restants en intégralité, nous avons inclus un nombre d’articles. Les références bibliographiques ont été enregistrées dans notre application Zotero. L’ensemble est présenté sous forme de diagramme de flux consultable dans la partie Résultat.
2.6 Extraction des données :
L’extraction des données des articles sélectionnés a été faite par une seule et unique personne. Concernant l’extraction des données de plusieurs références correspondant à une même ECR, nous avons consulté l’ECR à travers les différentes références que nous avons trouvé et nous avons privilégié la publication la plus récente et à la fois contenant les données et les résultats chiffrés de l’ECR. l’ensemble de l’étape de l’extraction des données a été réalisée manuellement à l’aide d’un tableau contenant les paramètres suivants : titre, auteur, année de publication, le pays d’origine, le type de l’étude, la population participante et ses caractéristiques, la durée de suivi, la durée de l’intervention, les échelles d’évaluation des deux critères de jugement principal et secondaire, et les résultats obtenus. Ce tableau est consultable dans la partie Résultat. Nous avons extrait toutes ces informations après la lecture intégrale de chaque article des ECRs. De plus, l’évolution des résultats concernant nos critères de jugement ; la douleur et la qualité de vie, est révélée à travers les mesures réalisées des différentes échelles ; EVA, Quick-Dash, SPADI (annexe5), l’enquête de santé sf36, avant et après traitement. L’enquête sf36(60) sert à mesurer la qualité de vie liée à la santé ainsi que la santé fonctionnelle et le bien être d’un point de vue du patient. Pour la douleur, les mesures concernent sa forme aigue et chronique. Ces mesures sont principalement les différences entre la moyenne et l’écart-type avant et après l’intervention de balnéothérapie.
2.7 Risques de biais et qualité méthodologique des études :
L’évaluation de la qualité méthodologique des articles inclus dans notre RSL a été évaluée par une seule et unique personne à l’aide de l’outil PEDro(61). Cette échelle comprend 11 critères relatifs à la validité externe, interne et statique. Cette validité permet d’évaluer le risque de biais de l’étude. L’échelle PEDro donne un score de 1 à 10. A partir d’un score 6/10 on peut considérer un article dont la méthode est de qualité moyenne à élevée. L’outil d’évaluation méthodologique est consultable à l’annexe 3.
L’évaluation de la qualité méthodologique des ECRs permet de différencier quels biais résultent dans notre méthodologie de sélection et à quelle sorte ils influencent la qualité des résultats que nous pouvons avoir et par la suite les interpréter. Nous pouvons, par exemple, dans les étapes prochaines de cette revue identifier les risques de biais comme les biais de sélection et les biais d’évaluation.
2.8 Analyse des données :
Vu le nombre limité d’études analysées, de l’hétérogénéité des résultats ainsi que les outils utilisés pour évaluer la douleur et la qualité de vie des patients souffrant des DCDR, nous n’avons pas pu mener une méta analyse. Nous avons extrait les données pertinentes et nous avons réalisé une analyse descriptive de ces données dans la suite de notre RSL.
2.9 Synthèse des données :
Notre RSL est élaborée en suivant les lignes directives PRISMA. Nous avons pu inclure des ECRs qui évoquent notre problématique et interprètent la douleur aigue et chronique ainsi que la qualité de vie de la population incluse, en intervention ou en contrôle. Après un examen approfondi des études inclues dans notre RSL, nous avons mené une analyse descriptive et une extraction des données pertinentes des résultats pendant les étapes suivantes de notre revue. Dans la suite, nous allons détailler ceci et nous allons interpréter les éventuels biais qui peuvent exister ainsi que les résultats issus des ECRs. L’évaluation des risques de biais a été faite par une seule et unique personne. Pour obtenir des meilleures informations pertinentes, nous avons choisi de contacter les auteurs pour demander plus d’informations concernant les résultats statistiques des ECRs afin de les préparer pour la synthèse. La prise de contact était via leurs adresses E-mails électroniques. Nous avons opté, comme méthode de synthèse de l’ensemble des informations obtenues, pour un tableau récapitulatif des données relatives aux interventions et à la comparaison des groupes d’interventions. Pour chaque synthèse, nous avons identifié les études éligibles à travers les données collectées depuis chaque étude. La prise de décision pour chaque étude éligible ou non pour chaque synthèse a été prise après plusieurs lectures des données. Aucune autre méthode d’analyse complémentaire a été prévue.
3 Résultats :
3.1 Sélection des études :
Comme nous avons évoqué dans la partie précédente « Matériel et Méthode », nous avons sollicité trois bases de données (PubMed, PEDRO et Cochrane librairie). Nous avons repéré un total de 36 articles de ECRs ; PubMed 21 articles, PEDRO 3 articles et Cochrane 12 articles. Nous avons procédé à l’élimination des doublons en premier lieu. Après la suppression des doublons, nous avons obtenu un ensemble de 26 ECRs. Apres lecture des titres et résumés, nous avons supprimé environ 18 articles qui soient ne respectent pas nos critères PICOts, soient qui ne parlent pas de l’épaule et la balnéothérapie. À la suite de cette étape, nous avons obtenu 8 articles dont trois n’existaient pas en texte intégral, Finalement, nous avons décidé d’inclure un ensemble de 5 articles. Les étapes de sélections sont visualisées dans le diagramme de flux en page suivante.
3.1 Caractéristiques des études sélectionnées :
Les caractéristiques des études sélectionnées sont synthétisées dans l’ANNEXE… La majorité des articles dans notre revue sont des essais cliniques randomisés en double aveugle ou non, ou des essais contrôlés randomisés suivis des études pilotes. L’annexe montre les détails fournis dans les articles des ECRs concernant la population, la durée de suivi, les interventions dans les groupes témoins et les groupes d’interventions, les critères de jugements ainsi que les différentes échelles qui ont été opté et finalement une description brève des résultats obtenus.
3.2 Origines et années des publications :
Les essais cliniques randomisés sélectionnés ont été publié entre 2013 et 2023. l’essai la plus récente est celle de Ying Huang et al(62). Les ECRs ont été mené dans des pays différents tel que la chine, la Turquie, Tehran et la France.
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From: Page MJ, McKenzie JE, Bossuyt PM, Boutron I, Hoffmann TC, Mulrow CD, et al. The PRISMA 2020 statement: an updated guideline for reporting systematic reviews. BMJ 2021;372:n71. doi: 10.1136/bmj.n71
For more information, visit: http://www.prisma-statement.org/
3.3 Critères d’éligibilités :
Pour expliquer les critères d’inclusions et d’exclusions de nos ECRs, nous avons opté pour un tableau consultable à la page suivante.
3.4 Populations :
L’ensemble des essais randomisés inclus dans notre revue de littérature comprend un nombre d’individus total de …. Tous les patients sont diagnostiqués avec des DCDR. Néanmoins, les étiologies restent toujours variables entre les patients d’un même essai ou d’un essai à un autre….
3.5 Groupes comparateurs :
La majorité des études inclues dans notre revue de littérature ont pris comme comparateur à leur population d’intervention, un groupe d’individus ayant souvent le même effectif que celui ayant des DCDR. Le groupe comparateur, soit il reçoit un protocole de rééducation classique sans balnéothérapie ou il ne reçoit pas d’intervention, même si la rééducation (comparé à un Placebo)
Etude sélectionnée | Critères d’inclusions | Critères d’exclusion |
Ying, Huang et al(62): Thérapie de Spa dans le ttt des dlrs au genou et à l’épaule | -Age entre 30 et 75 ans -Symptômes subjectifs des dlrs au genou et à l’épaule -Dlrs non sévère et non traitée par médicaments.
| – Toute maladie grave -Être sous ttt d’un agent biologique -Grossesse -Allaitement |
Ildikó Katalin Tefner et al(63) : L’effet de la balnéothérapie dans le ttt des douleurs chroniques de l’épaule
| -Age entre 30 et 75 ans -Ayant des Dlrs chroniques à l’épaule mesurées sur 25 à l’échelle VAS, au moins pendant deux mois pendant le mouvement, au long du biceps brachial.
| -Dlrs aigues -Déchirures de la CDR -Arthrite inflammatoire, arthrose, ostéonécrose, arthropathie du poignet, arthrite septique, capsulite adhésive, instabilités de la glénohumérale. -Troubles généraux (radiculopathies, névrite) -Chirurgie antérieure de l’épaule. -Fractures de l’épaule, injection des stéroïdes 3 mois avant l’étude. -Balnéothérapie 2 mois avant l’étude -TENS, 2 semaines avant le ttt.
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Cihan Coç et al(64) : La balnéothérapie apporte-t-elle des effets additifs à la physiothérapie pour les patients avec tendinopathie subaigüe de sus-épineux ? | – Age de 20 à 60 ans -6 à 12 semaines des douleurs unilatérales à l’épaule. -Être positif à au moins des tests suivants : Neer, Hawkins, le test d’arc douloureux. -Dlrs modérées à sévères mesurées par le VAS. -Amplitude de mouvement passif complète. -tendinopathie de sus-épineux diagnostiquée par IRM. | -Instabilité de l’épaule -Chirurgie de l’épaule -Test du bras tombant positif -Capsulite adhésive -Déchirure de la CDR -Ostéonécrose -Arthropathie ou arthrite de poignet -Injection dans l’épaule au cours de la dernière année – ttt de balnéothérapie et physiothérapie au cours de la dernière année -Syndrome douloureux, maladies régionales, déficit neurologique, fracture de l’épaule ou luxation. |
Isabelle Chary-Valckenaere et al(65): Spa thérapie avec l’auto-mobilisation supervisée améliore la douleur, la fonction et la qualité de vie chez les patients souffrant des douleurs chroniques à l’épaule | -Age entre 20 et 80 ans -Ayant des dlrs chroniques à l’épaule (plus que 6 mois) -Tout patient ayant des dlrs chroniques de l’épaule sans distinction anatomo-clinique. – – –
| -Instabilité de l’épaule -Capsulite adhésive -Rhumatisme inflammatoire chronique -Dlrs neurologiques, liées aux causes vasculaires, viscérales, cancer -Déficiences cognitives, difficultés de langage -Infection, diabète, déficit immunitaire, intolérance à tout type de ttt au Spa -Injection de corticostéroïdes dans les 3 derniers mois. -Physiothérapie dans le dernier mois. -Administration des AINS les 5 derniers jours ou d’analgésique dans les derniers 12h avant le ttt. |
Etude sélectionnée | Critères d’inclusions | Critères d’exclusions |
Cagan Ozkuk et Zynep Ates(66) | P entre 30 et 65 ans Ayant ressenti des D pendant plus de trois mois ROM A/P complète La D est associée à une tendinite du biceps, syndrome d’impingement, ou la CDR
| M rhumatismale inflammatoire, déchirure de CDR Troubles de la GH Tout trouble régionale (radiculopathie, neuropathie) syndrome métabolique (diabète HTA) Diagnostic neuropsychiatrique Recevant un ttt contre le cancer Maladie infectieuse, fièvre Avait reçu une injection intra articulaire avant 6 mois Ayant subi une intervention de l’épaule Ayant subi un ttt physio ou pleoidothérapie au cours de l’année précédente Au total 29 P exclus |
3.6 Critères de jugements :
Nous avons fixé deux variables comme critères de jugements ; principalement la douleur, aigue et chronique, et secondairement la qualité de vie des patients. Ces variables ont été mesuré par différentes échelles. Nous citons les échelles suivantes : EVA(67), DASH ou Quick-Dash(68) et SPADI(69,70) pour la douleur, d’une part. D’autre part, le questionnaire abrégé SF-36(60), Nottingham Health Profile(71), et le questionnaire EuroQuol-5D (EQ-5D)(72) pour la qualité de vie. La douleur et la qualité de vie des patients ont été les deux variables à mesurer avant, pendant et après la durée de l’intervention.
Pour la douleur, la majorité des études(63,64,66) ont opté pour l’échelle visuelle analogique. L’EVA(73,74) est un outil simple, unidimensionnel pour l’autoévaluation de la douleur. l’EVA peut être utilisé pour mesurer la douleur aigue et la douleur chronique. La mesure de l’intensité varie entre 0 et 10mm ou entre 0 et 10 cm. La validité de contenu de l’EVA est faible, mais sa validité de critère est excellente.
Le Quick-Dash et le SPADI(75) sont des questionnaires spécifiques à l’épaule et le membre supérieur. Le DASH ou sa version abrégée Quick DASH ont été créé pour mesurer l’incapacité physique du membre supérieur. Le questionnaire de DASH est le plus couramment utilisé dans le monde et disponible en 16 langages Le questionnaire DASH propose 30 éléments ; 21 éléments pour la fonction physique, 5 éléments pour la douleur, et 4 éléments pour la fonction émotionnelle et sociale. Le SPADI est un questionnaire d’autoévaluation pour mesurer la douleur (5 éléments) et l’incapacité (8 éléments) dues à l’affection de l’épaule.
Pour la qualité de vie, trois principales questionnaires(60,71,72) ont été utilisé.. . Chercher leur fiabilité inter et in tra évaluateur MCID ? MDC ?
3.7 Interventions :
Pour optimiser la clarté et la compréhension des différentes interventions menées par les ECRs inclus dans notre RSL, nous avons élaboré un tableau récapitulatif et détaillé tout en expliquant la nature de chaque traitement :
Etude | Intervention |
Ying, Huang et al(62) : Thérapie de Spa dans le ttt des dlrs au genou et à l’épaule | -Groupe d’intervention : Spa de 2 sem de 30 la séance, 1 à 2 fois par jour. Conférence spéciale avant l’intervention sur le déroulement de la balnéothérapie. Groupe témoin : n’a rien reçu afin de maintenir leur mode de vie normal pendant l’intervention. |
Ildikó Katalin Tefner et al(63) : L’effet de la balnéothérapie dans le ttt des douleurs chroniques de l’épaule
| -Groupe témoin : exercice individuel + TENS (impulsions de 100HZ, 15mA d’amplitude) pour l’épaule 2 à 3 fois par sem pendant 4 sem. -Groupe d’intervention : le même protocole précédent + la balnéothérapie (30 min d’immersion dans l’eau 32°). Les exos comprennent la mob passive, progressivement de l’actif, une série d’exercices à faire à domicile, 5 jrs/ semaine. |
Cihan Coç et al(64) : La balnéothérapie apporte-t-elle des effets additifs à la physiothérapie pour les patients avec tendinopathie subaigüe de sus-épineux ? | -Groupe 1 : TENS (impulsions de 60 à 80 Hz, 100ms) + compresse chaude + des ultrasons US (1.5 W/cm2 en mode continu, 6min) + exercices (15 min de pendulaire de Codman en actif) Groupe 2 : le précédent ttt + la balnéothérapie (20 d’immersion corps complet). 15 séances chacun en raison de 5 séances par semaine.
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Isabelle Chary-Valckenaere et al(65) : Spa thérapie avec l’auto-mobilisation supervisée améliore la douleur, la fonction et la qualité de vie chez les patients souffrant des douleurs chroniques à l’épaule | -Groupe A : thérapie thermale consiste à 18 jours de ttt quotidien durant 3 semaines -Groupe B : a reçu le même ttt 6 mois plus tard Tous les patients peuvent avoir un ttt analgésique entre temps. La cure thermale comprend : eau minérale thermale à 36°, pendant 15 min, des boues hydrominérales à 45° sur l’épaule pendant 20 min, séance d’hydrojet avec eau minérale à 39°, pendant 7 min, des mob générales collectives en dessous du seuil de la douleur, piscine collective d’eau minérale à 32° pendant 20 min. |
Cagan Ozkuk et Zynep Ates(66): Balnéothérapie dans le traitement des douleurs chroniques à l’épaule
| -Pour les deux groupes ; compresses chaudes 45°, TENS, des instructions de thérapie par exercice : pendant les 3 premières sem ; des exos de pendules de Codman, des exos de mobilisations en dessous du seuil de la dlr, des étirements et des exercices de renforcements à la fin pendant 4 sem. Les P poursuivent les exos à domicile, 2 fois/jour en raison de 5 répétitions pour chaque exos. -Avant la rééducation, le groupe d’intervention reçoit une séance de BT ; eau minérale 38° à 40° dans une piscine, 5 fois/sem pendant 20 min pour un total de 15 séances. Après 30 min de repos, les Pts reçoivent des jets d’eau de 10 min. |
3.8 Qualités méthodologiques et risques des biais :
3.8.1 Qualité méthodologique des ECRs :
Nous avons évalué la qualité méthodologique des ECRs à travers le score PEDro(61) consultable dans l’annexe 3. Le score PEDro permet d’attribuer une note sur 10 points. A partir d’une note égale à 6 nous pouvons considérer qu’une ECR est de qualité méthodologique moyenne à élevée. Dans notre revue, trois ECRs ont eu la note 6 sur 10, donc ils sont de qualité méthodologique moyenne. Les deux ECRs ont eu le score 7(66) et le score 8(63). Ce qui montre qu’ils sont de qualité méthodologique élevée. Nous avons également mentionné dans le tableau ci-dessous le ou les critères qui manquent pour chaque article :
Article | Score PEDro sur 10 | Critère manquant |
Ying, Huang et al : Thérapie de Spa dans le ttt des dlrs au genou et à l’épaule | 6 | 3, 5, 6, 7 |
Ildikó Katalin Tefner et al : L’effet de la balnéothérapie dans le ttt des douleurs chroniques de l’épaule
| 8 | 5, 6 |
Cihan Coç et al : La balnéothérapie apporte-t-elle des effets additifs à la physiothérapie pour les patients avec tendinopathie subaigüe de sus-épineux ? | 6 | 3, 5, 6, 9 |
Isabelle Chary-Valckenaere et al : Spa thérapie avec l’auto-mobilisation supervisée améliore la douleur, la fonction et la qualité de vie chez les patients souffrant des douleurs chroniques à l’épaule | 6 | 3, 5, 6, 7 |
Cagan Ozkuk et Zynep Ates: Balnéothérapie dans le traitement des douleurs chroniques à l’épaule
| 7 | 3, 5, 6 |
3.8.2 Risques de biais :
Faire un tableau étude/ risque de biais (nature, et degré +ou-)
3.9 Synthèse des résultats des études :
3.9.1 Pour la douleur :
Etude | Résultats de la douleur | |
La douleur aigue | La douleur chronique | |
Ying, Huang et al : Thérapie de Spa dans le ttt des dlrs au genou et à l’épaule | L’auteur ne mentionne pas si la douleur est aigue ou chronique. Cependant, il dit qu’elle ne nécessite pas un ttt pharmacologique. Essentiellement, les mesures suivantes concernent l’échelle de SPADI : – Groupe de contrôle : au départ, la moyenne est comprise entre 35,25 et 16,32. Deux semaines après, les mesures deviennent 32,38 et 20,38 (P=0,634) – Groupe de B : au départ, la moyenne est comprise entre 31,17 et 25,99, après elle devient entre 19,08 et 16,04 (P=0,011). Au départ, il n’y avait de différence entre les groupes du score de la douleur (p>0,05). En revanche, en intra-groupe : le groupe de B a connu une amélioration du dlr à deux semaines (P<0,05). | |
Ildikó Katalin Tefner et al : L’effet de la balnéothérapie dans le ttt des douleurs chroniques de l’épaule
| La douleur chronique uniquement : EVA au repos : – Visite 1 : | |
Cihan Coç et al : La balnéothérapie apporte-t-elle des effets additifs à la physiothérapie pour les patients avec tendinopathie subaigüe de sus-épineux ? |
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Isabelle Chary-Valckenaere et al : Spa thérapie avec l’auto-mobilisation supervisée améliore la douleur, la fonction et la qualité de vie chez les patients souffrant des douleurs chroniques à l’épaule |
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Cagan Ozkuk et Zynep Ates: Balnéothérapie dans le traitement des douleurs chroniques à l’épaule
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3.9.2 Pour La qualité de vie :
Etude | Résultats pour la qualité de vie |
Ying, Huang et al : Thérapie de Spa dans le ttt des dlrs au genou et à l’épaule | Au départ, Pas de différence significative dans la qualité de vie entre le groupe d’intervention et le groupe de contrôle(p>0,05). Après deux semaines, il y a eu une amélioration significative du fonctionnement social dans le groupe de B (p=0,023). Aucun changement significatif n’a été détecté dans les autres domaines du score SF-36. Les scores SF-36 n’étaient pas différents entre les groupes (p>0,05). |
Ildikó Katalin Tefner et al : L’effet de la balnéothérapie dans le ttt des douleurs chroniques de l’épaule
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Cihan Coç et al : La balnéothérapie apporte-t-elle des effets additifs à la physiothérapie pour les patients avec tendinopathie subaigüe de sus-épineux ? |
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Isabelle Chary-Valckenaere et al : Spa thérapie avec l’auto-mobilisation supervisée améliore la douleur, la fonction et la qualité de vie chez les patients souffrant des douleurs chroniques à l’épaule |
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Cagan Ozkuk et Zynep Ates: Balnéothérapie dans le traitement des douleurs chroniques à l’épaule
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- Fiabilité de l’EVA. Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck Dis. janv 2023;140(1):i.
- Roy J, MacDermid JC, Woodhouse LJ. Measuring shoulder function: A systematic review of four questionnaires. Arthritis Care Res. 15 mai 2009;61(5):623‑32.
Sommaire des annexes
ANNEXE 1 : Rappel anatomique de l’articulation de l’épaule. 32
ANNEXE 2 : Biomécanique et anatomie fonctionnelle de l’épaule. 36
ANNEXE 4 : Lignes directives PRISMA.. 38
ANNEXE 5: Échelle de SPADI : 40
ANNEXES
ANNEXE 1 : Rappel anatomique de l’articulation de l’épaule
Ostéologie de l’épaule :
CLAVICULE : elle est située à la partie antéro supérieure du thorax. C’est un os long pair qui forme le relief antérieur de la ceinture scapulaire, articulée en dehors avec l’extrémité de la scapula appelée acromion et en dedans avec le manubrium sternal. Elle surplombe la cage thoracique faisant la liaison entre cou, thorax et la racine du membre supérieur. Sa position empêche le glissement antérieur des deux scapulas. Elle forme un des trois piliers de la ceinture scapulaire qui assure l’orientation spatiale de la glène scapulaire face au contre-appui de la tête humérale. Elle se repose à la fois sur l’acromion et sur le sternum.
- SCAPULA : un os plat formant la partie postérieure et la plus mobile de la ceinture scapulaire. Elle est articulée avec l’os huméral, la clavicule et par un plan de glissement interposé avec le thorax formant ainsi un ensemble suspendu. C’est un os pair et non symétrique, de forme triangulaire à sommet inférieur aigu. La scapula est au centre de l’entité articulaire de l’épaule et se déplace en glissant ou basculant sur le thorax. Elle forme une pièce maîtresse du complexe thoraco-scapulo-brachial, cet os se présente comme une sorte d’os sésamoïde assurant la liaison entre les muscles thoraco-scapulaires, dits stabilisateurs de la scapula, et les scapulo-huméraux.
- HUMÉRUS : un os long pair et non symétrique, il forme le squelette du bras, s’articule en haut avec la scapula et en bas avec l’ulna et le radius. L’os huméral a deux extrémités ; l’extrémité supérieure est formée par la tête humérale, le col, le tubercule majeur, le tubercule mineur et le sillon intertuberculaire. L’extrémité inférieure, dans sa partie inférieure, est formée par la trochlée, le capitulum, la zone articulo-trochléaire. Dans sa partie médiale, il forme l’épicondyle médial, dans sa partie latérale, l’épicondyle latéral et dans sa partie centrale la fosse coronoïdienne et la face olécranienne.
Les articulations :
- L’ARTICULATION SCAPULO-HUMÉRALE: elle fait partie du complexe articulaire de l’épaule. C’est l’une des deux grosses articulations. Elle se forme par l’humérus, la scapula et le labrum qui est un fibrocartilage. Ses moyens d’unions sont la capsule, la synoviale, le labrum et les ligaments. Les stabilisateurs de cette articulation sont des tendons qui environnent intimement la tête humérale ou le labrum et qui sont : globalement toute la coiffe des rotateurs notamment les tendons des subscapulaires et supra-épineux, ainsi que le tendon du long biceps, auquel s’ajoute aussi, le tendon du long triceps.
- L’ARTICULATION SCAPULO-THORACIQUE : elle permet le mouvement de la scapula par rapport aux côtes thoraciques. Elle ne se représente pas par des surfaces articulaires mais par un plan de glissement. Elle est composée de la scapula, la cage thoracique et le muscle dentelé antérieur qui glisse entre eux. Ses moyens d’union sont exclusivement musculaires ; ce sont les muscles péris scapulaires (dentelé antérieur, rhomboïdes, l’élévateur de la scapula, le trapèze le petit pectoral et
accessoirement le grand dorsal) qui stabilisent la scapula et la mobilisent sur la cage thoracique.
- L’ARTICULATION STERNO-CLAVICULAIRE : représente le seul point de contact osseux de la ceinture scapulaire avec le thorax. Elle est composée par la clavicule, le sternum, le premier cartilage costal et le disque articulaire. Elle possède les moyens d’unions suivants : la capsule, le disque, la synoviale, les ligaments et à distance, le ligament costo-claviculaire.
- L’ARTICULATION ACROMIO-CLAVICULAIRE : responsable de petits mouvements d’accompagnement des mobilités scapulo-thoraciques. Elle possède cinq types de moyens d’union : la capsule, la synoviale, les ligaments, les ligaments à distance, et les stabilisateurs qui sont le trapèze supérieur et le deltoïde.
Myologie de l’épaule :
LES MUSCLES DE LA COIFFE : ils sont au nombre de 4 : le subscapulaire, le supra-épineux, l’infra-épineux, le petit rond. Le muscle subscapulaire : s’étant de la fosse subscapulaire ou la face antérieure de la scapula, jusqu’à l’extrémité supérieur de l’humérus. Il est responsable de la rotation médiale, l’adduction et l’abaissement de la tête humérale. En statique, il assure la stabilisation antérieure de la tête humérale. Il est innervé par le nerf subscapulaire. Le muscle supra épineux : s’étend de la face postérieure du corps et la face supérieure de l’épine de la scapula jusqu’à l’extrémité supérieure de l’humérus. Le muscle sus épineux assure l’élévation, l’adduction et l’abaissement médial de la tête humérale. Il est innervé par le nerf supra scapulaire. En statique il est stabilisateur de la tête humérale (centrage et suspension). Le muscle infra épineux : s’étend de la fosse infra épineuse vers le tubercule majeure, l’extrémité supérieure de l’humérus. Son innervation est assurée par le nerf supra scapulaire. En statique il est stabilisateur, abaisseur de la tête humérale, et en dynamique il participe à la rotation latérale de l’épaule. Le muscle petit rond : s’étend de la face postérieure de la scapula vers le tubercule majeure de l’extrémité supérieure de l’humérus, innervé par le nerf axillaire. Il joue en statique un rôle de stabilisateur et d’abaisseur de la tête humérale. En dynamique, il assure la rotation latérale et l’adduction de la scapulohumérale. 16
- LES MUSCLES SUPERFICIELS :
Le muscle deltoïde : c’est le seul muscle latéral de l’épaule. Il se présente sous 3 faisceaux : le faisceau antérieur a pour origine le ⅓ antérieur de la clavicule, le faisceau moyen a pour origine l’apex et le bord latéral de l’acromion, et le faisceau postérieur a pour origine l’épine de la scapula. Les trois faisceaux se terminent sur la face latérale et le bord antérieur de l’humérus. Le muscle deltoïde est innervé également par le nerf axillaire (racine C5, C6) Le muscle grand rond : il s’insère à la face postérieure de la scapula et à la fosse infra épineuse et se termine au ¼ supérieur de l’humérus. Il participe à l’abaissement de la tête humérale et en dynamique il assure la rotation médiale et l’adduction, ou sonnette interne, de la scapula. Il compense une déficience de la coiffe. Il est rapprochable du muscle grand dorsal dont il empreinte pratiquement le trajet terminal et a donc la même action au niveau de l’épaule et aussi une innervation proche. Le muscle grand dorsal : il a des insertions médiales et latérales : de T6 à S5, sur la crête iliaque de l’os coxal, les 4 dernières côtes et inconstamment à l’angle inférieur de la scapula. Il se termine au ¼ supérieur de la face médiale de l’humérus. Son action dépend de son point fixe :
- Bassin fixe : il assure la rétropulsion de l’épaule, l’adduction, la rotation médiale l’extension de la scapulo-humérale et l’abaissement de la tête humérale.
- Humérus fixe : il est élévateur et assure l’antéversion du bassin.
- Globalement : il rapproche les deux ceintures et assure le plaquage aponévrotique des érecteurs du rachis. Le muscle grand dorsal est innervé par le nerf thoraco dorsal.
Les ligaments :
Les ligaments de l’épaule sont des structures d’attachement fibreuses et solides qui maintiennent la stabilité entre les os. C’est une structure différente des tendons qui permettent l’insertion des muscles sur les os. Au niveau du plan profond, on trouve :
– Les ligaments gléno- huméraux : sont au nombre de trois ligaments (supérieur, moyen et inférieur). Ils réalisent un drapage autour de l’articulation glénohumérale et la protègent de la luxation antéroinférieure.
– Le ligament transverse de la gouttière bicipitale : correspond à une extension du tendon supra-épineux. C’est le principal stabilisateur du tendon du long biceps dans la gouttière bicipitale avec le ligament gléno-huméral supérieur.
– Les ligaments coraco-claviculaires : situés entre l’apophyse coracoïde et la clavicule, ce sont des véritables suspenseurs du membre supérieur, leur rupture provoque une chute de membre supérieur et une disjonction majeure acromio-claviculaire. Au niveau du plan superficiel postérieur, on trouve :
– Le ligament coraco-huméral : un puissant ligament situé au-dessus de la tête humérale, à côté du trajet du tendon du long biceps. Il stabilise l’entrée dans la gouttière bicipitale.
– Le ligament coraco-acromial : il assure la stabilisation de la tête humérale sous l’auvent acromial, sa lésion entraine l’ascension de la tête humérale. Cette ascension se présente en cas de rupture massive de la coiffe des rotateurs.
ANNEXE 2 : Biomécanique et anatomie fonctionnelle de l’épaule
La biomécanique de l’articulation de l’épaule a souvent fait l’objet de recherches scientifiques. Le large secteur de mobilité que possède l’épaule est basé sur l’interaction de plusieurs structures anatomiques qui réagissent grâce à un stimulus mécanique et s’ajustent en conséquence. L’épaule assure sa stabilité grâce aux stabilisateurs passives : les surfaces articulaires, les os, la glène, le labrum fibrocartilagineux, la capsule articulaire et les ligaments. Ces structures stabilisatrices statiques sont soutenues par la musculature qui entoure la ceinture scapulaire et qui assure quant à elle la stabilité active. En raison de leur orientation et leur emplacement autour de l’articulation glénohumérale, les muscles de la coiffe des rotateurs agissent non seulement comme des stabilisateurs dynamiques mais s’ajoutent aussi à la stabilité passive de l’épaule. Les stabilisateurs statiques et dynamiques réagissent aux forces appliquées sur l’articulation glénohumérale pour assurer sa stabilité dans tous les secteurs de mouvements de l’épaule. L’articulation scapulo-thoracique fournit également à l’épaule des degrés de liberté supplémentaires et contribue à la stabilité du complexe de l’épaule. La combinaison de ces facteurs de stabilisation produit un système biomécanique complexe qui s’adapte pour répondre aux besoins du membre supérieur.
Source : www.PEDRO.org
ANNEXE 4 : Lignes directives PRISMA
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Source : www.prisma-statement.org
ANNEXE 5: Échelle de SPADI :
Source : www.elsevier.com
Tableau des caractéristiques des études sélectionnées :
Titre/ Auteur | Type d’études | Population | Durée d’évaluation | Interventions | Comparateur | Critères de jugements | Résultats |
Does balneotherapy provide additive effects to physical therapy in patients with subacute supraspinatus tendinopathy? A randomized, controlled, single-blind study. Cihan Koç et al,
| ECR | 90 patients répartis en deux groupes égaux | 15 séances de traitement MK avec et sans balnéothérapie | Groupe 1 : rééducation MK : TENS, compresses chaudes, ultrasons, exercices actifs de Codman Groupe 2 : à la rééducation précédente s’ajoute la balnéothérapie | Groupe de rééducation classique | -La douleur mesurée par l’EVA – Evaluation fonctionnelle de la qualité de vie par Quick-Dash -Version abrégée du formulaire de santé mentale SF36
| -Groupe 1 : p<0,01 pour tous les paramètres d’évaluation, sauf pour le SF36 -Groupe 2 : p<0,01 pour tous les paramètres d’évaluation -la comparaison des différences significatives des deux groupes, est en faveur du groupe de balnéothérapie |
Spa therapy together with supervised self-mobilisation improves pain, function and quality of life in patients with chronic shoulder pain: a single-blind randomised controlled trial. Isabelle Chary-Valckenaere et al,
| ECR | 186 patients avec un âge entre 18 et 81ans : 94 patients comme témoins 92 patients dans le groupe Spa
| 18 jours de traitements : 6 jours consécutifs de Spa pendant 3 semaines, et 6 mois de suivis post traitement | -Groupe A Spa : Spa thérapie immédiate. –Groupe B témoins : Spa thérapie 6 mois plus tard + analgésiques si besoin -Spa thérapie : eau minérale à 36° pendant 15 min + applications directes de boue hydrominérale à 45 °C à l’épaule pendant 20 min + Séances hydrojet avec eau minérale thermale à 39 °C pendant 7 min + Sessions de mobilisation générale et collective +piscine d’eau minérale collective à 32 °C pendant 20 min. | Groupe A de traitement Spa immédiat et Groupe B témoin, traitement Spa retardé de 6 mois. | -le score Quick Dash -Le questionnaire SF36 avec ses différentes composantes. | -La moyenne du score Quick Dash était plus élevée dans le groupe A : entre (48,5 et 11,9) par rapport au groupe B (41,7et 16,8) (p<0,01) cette différence n’atteint pas la MDC. -des différences dans deux composantes du questionnaire SF36 : le fonctionnement physique (entre 21,5 et 3,9), p=0,004 et la condition physique (5,4 et 1,5) p=0,013. -des changements dans les composants du SF36 ont été mentionnés au fil du temps. -La thérapie thermale (auto-mobilisation supervisée, applications de boues) a fourni un bénéfice significatif sur la douleur, la fonction et la qualité de vie des patients après 6 mois par rapport au traitements habituels. |
Spa therapy relieves knee and shoulder pain: a randomized controlled trial Ying Huang et al, | ECR | Au total 49 patients avec une moyenne d’âge 64,8 ans -Groupe intervention n=26 -Groupe témoin n=23
| -Pendant deux semaines : en raison d’une à deux fois par jour | -Groupe d’intervention : Programme de sources chaudes : deux semaines, la séance dure 30 minutes -Groupe témoin : aucune intervention. | -le comparateur est un groupe témoin qui ne reçoit pas d’intervention. | -SPADI pour la douleur et l’incapacité de l’épaule -questionnaire SF36 | -Les symptômes physiques générales ont été améliorés (SF36) par rapport au groupe témoin(P<0,05). -également, amélioration dans l’indice SPADI (P<0,05)
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The effect of balneotherapy on chronic shoulder pain. A randomized, controlled, single-blind follow-up trial. A pilot study Ildikó Katalin Tefner et al, | ECR + étude pilote | 46 patients d’âge entre 57,4 et 59,7 ans divisés en deux groupes | Pendant 4 semaines les patients ont bénéficié de 15 séances pour le groupe d’intervention et 10 séances pour le groupe témoin. | –Groupe d’intervention : rééducation (TENS : pendant 15 min avec une fréquence moyenne de 100 Hz et avec 15 mA amplitude) + exercices + balnéothérapie (eau à 32°, contient une quantité importante de sodium, de calcium, de carbonate d’hydrogène et de sulfate). –Groupe comparateur : uniquement la rééducation : TENS + exercices | -le comparateur est un groupe qui a reçu une rééducation classique. | -SPADI -Questionnaire abrégé SF36 -Questionnaire EuroQuol-5D (EQ-5D) sur la qualité de vie -EVA pour la douleur. | -La douleur a fortement diminuée dans le groupe d’intervention plutôt que dans le groupe témoin -les valeurs du questionnaire SF36 se sont améliorées dans les deux groupes. -Le fonctionnement physique, le bien-être émotionnel et santé générale se sont améliorés de façon significative dans le groupe de balnéothérapie seulement -L’indice EuroQuol-5D (EQ-5D) et la santé générale VAS score du questionnaire EuroQol-5D sur la qualité de vie s’est considérablement améliorée dans les deux groupes. L’amélioration a été plus prononcée dans le groupe de la balnéothérapie – SPADI -SF36 : -EQ-5D : -EVA : -La Balnéothérapie combinée à l’exercice et à la thérapie TENS peut donner des meilleurs résultats que l’exercice seul. |
Titre/ Auteur | Type d’études | Population | Durée d’évaluation | Interventions | Comparateur | Critères de jugements | Résultats |
Cagan Ozkuk et Zynep Ates | ECR | Un total de 58 patients âgés entre 30 et 65 ans : 28 pour la balnéothérapie et 30 pour la physiothérapie (2 en BT ont désisté) | Trois semaines de traitement : 15 séances de physiothérapie : principalement les packs chauds, TENS, 20 min chacun puis 30 min de repos et 10 min de jets d’eaux pour le groupe de BT | Groupe d’intervention : BT + PT Groupe comparateur : PT seulement | Le groupe comparateur a reçu des exos de Codman + mobilisation en dessous du seuil de la douleur + des exos de renforcement et d’étirements. |
EVA SPADI Nottingham Health Profile
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